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« Viens, » dit encore Ione.

J’hésitai sur le seuil du sanctuaire… Et l’image de Lorély s’interposa…

Elle brillait, de toute sa blancheur perverse. Sa morbide chevelure se répandait, clair de lune dans le crépuscule. Ses yeux m’attiraient, m’appelaient, d’un bleu aprilin, d’un bleu décevant et suave. Elle murmurait, très bas :

« Peut-être t’aimerai-je, plus tard… »

… Et c’était Lorély qui régnait au-dessus de l’autel. Sur ses cheveux dénoués luisait une couronne d’étoiles… Ses pieds nus foulaient la lune soumise…

Aux côtés d’Ione, j’entrai dans le sanctuaire. Les lys exhalaient vers Lorély leurs parfums sacrés et les cierges lui dédiaient leurs flammes.

Je m’agenouillai devant l’autel de Lorély, et j’offris à Lorély la plus fervente, la plus éperdue des oraisons…