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daient. Elle ne m’aimait point, ne m’aimerait jamais, jamais…

Lorsque, sottement, je me lamentais sur ce dont ni elle ni moi n’étions responsables, elle répondait :

« C’est moi qu’il faut plaindre et c’est toi qu’il faut envier. Puisque tu as su découvrir l’amour que je cherche en vain depuis tant d’années perdues, révèle-le-moi ! Je voudrais tant t’aimer ! »

Et, lorsque j’implorais d’elle un mot d’espoir :

« Je voudrais tant t’aimer ! » redisaient comme un refrain ses lèvres lasses de mes lèvres.

Quelquefois, elle me laissait entrevoir la possibilité de l’atteindre un jour.

« Tu comprendras plus tard le néant des plaisirs pour lesquels je te néglige. Et tu ne verras alors, dans l’avidité avec laquelle je les recherche, que ma crainte de les voir s’évanouir. »