Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vers est pareil à une grise cathédrale d’où Notre-Dame de la Vieillesse a banni les dieux. Elle seule règne, la Madone aux rides, dans sa châsse croulante… »

Elle continua :

« Parfois, je me dis que j’ai chanté toutes mes chansons et cueilli toutes mes fleurs… Mais je sens que mon âme demeure altérée. J’attends encore je ne sais qui. Je sanglote encore, je ne sais trop vers quoi… Peut-être est-ce le nouvel amour, l’amour inconnu, que j’espère. Peut-être m’apportes-tu cet amour, entre tes mains tendues… »

C’était autour de nous le soir d’hiver, un soir de mariage mystique. C’était autour de nous et en nous une chasteté nuptiale, une volupté blanche.

« Je voudrais tant t’aimer ! » soupira Lorély.

Ces paroles tombèrent sur mon cœur troublé.

« Moi, je sais que je t’aime, Lorély… »