— Je suis triste sans détresse véritable, » répondit Lorély. « Je suis triste, indiciblement…
— N’es-tu point une amoureuse de la tristesse ?
— Non pas. Je la fuis et pourtant je la retrouve en tout et toujours. Je me lamente vainement, ainsi que le vent d’automne… »
Elle s’arrêta.
« Ma vie me navre, » poursuivit-elle. « Et je ne conçois point une vie meilleure… Le luxe qui m’entoure m’oppresse. Les plaisirs sont si vieux qu’ils mordent sans dents.
— De quel mal souffres-tu dans ton âme ?
— De quel mal ? » soupira Lorély. « Je ne sais. Quel qu’il soit, je le sens inguérissable. Mon cœur est une cloche au timbre fêlé… »
Elle rit avec amertume…
Une angoisse m’étreignit le cœur… Je l’aimais déjà… Je l’aimais déjà…
« L’ennui !… Il me semble, parfois, que l’uni-