Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/240

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de lune rongeait les arbres, et les roses rouges saignaient, ainsi que des plaies vives… Je voulus fuir le jardin pestiféré, mais je ne pouvais détacher mes prunelles de Lorély, aux cheveux plus verts et aux yeux plus bleus que les clartés nocturnes.

« Souviens-toi des lys, » dit-elle.

Une lampe lointaine jeta une lueur sur l’ombre violente où mouraient les fleurs de tabac. Cette lueur était consolante comme un calme reflet d’étoile.

Puis elle disparut…

La morbidité blonde de Lorély s’atténuait encore sous la lune.

« Une douleur plus aiguë que la joie, une joie plus profonde que la douleur… » souligna-t-elle. « Toute la passion qui méprise la paix… »

La lampe jeta de nouveau un rayon d’astre. Elle vacillait dans la main d’Éva, qui s’approchait de nous.