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s’enchâssait parmi les frondaisons glauques… Un moment, je contemplai la forme et le visage de mon passé.

« Lorély… »

Elle ne leva point les yeux. Elle était pareille à la statue d’une morte.

« Lorély… »

Enfin, la pâleur de cette apparition s’anima.

« Je suis venue vers toi pour te reprendre. Tu m’appartiens, car je suis ton premier amour. Tu m’appartiens surtout parce que, la première, je te fis souffrir. Je suis ton destin. Tu peux me fuir, tu ne pourras jamais m’oublier.

— Jamais je ne t’oublierai, Lorély. Jamais je ne voudrai t’oublier. »

Un éclair victorieux traversa les yeux lunaires de Lorély.

« Je le savais, et c’est pour cela que je suis venue vers toi. »

Comme jadis, je redoutai son cruel sourire.