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Elle était pâle et d’une blondeur presque surnaturelle. Ses voiles traduisaient la souplesse insidieuse de son corps…

Instinctivement, je redoutai le commandement de son regard, la courbe impérieuse de ses lèvres. Ses cheveux la nimbaient d’un perpétuel clair de lune.

Jamais je ne vis de beauté plus étrange.

Lorély me domina de son regard. Je n’essayai point de me dérober à la séduction de ces prunelles volontaires.

« Je suis ici, » lui dis-je, « parce que je devais venir… »

Elle me sourit, d’un sourire florentin qui ressemblait à celui de l’Annonciatrice, mais recélait plus de langueur.

« Suis-moi, » ordonna-t-elle.

Elle me prit par la main. Nous entrâmes dans un lumineux atelier où bourdonnaient des groupes de jeunes filles. Toutes étaient belles.