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fragiles que le frôlement le plus doux les eût flétris, blêmissant à côté de roses blanches. C’étaient toutes des fleurs d’hiver, de ces frêles et longues fleurs qui ne savent point l’épanouissement dans l’air et le soleil.

Je devinai que Lorély devait chercher en l’art, plutôt qu’en la nature, un fuyant idéal.

Je me pris à songer…

Lorély paraîtrait tout à l’heure, incarnation de mon destin. Elle viendrait vers moi, cruellement et suavement blonde comme Undine elle-même.

San Giovanni m’observait, avec son indéfinissable sourire. Et moi, je savourais cette charmante angoisse de l’attente…

La porte s’ouvrit.

« Vois, » me dit l’Annonciatrice.

Dans une demi-clarté à la magie singulière, une Femme m’apparut… À son approche, les lys tigrés jetèrent un plus véhément parfum.