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« Oh ! » soupira Dagmar, « la neige d’astres bleus ! Les vois-tu ? les vois-tu ? »

Elle me tutoyait, ainsi qu’une enfant tutoie son petit camarade. Elle ne savait même pas ce qu’elle disait, toute à l’extase de ces étoiles filantes, vertes, blanches et rouges.

« Que c’est beau, » murmurait-elle, « cet éclair avant ces étoiles ! Voici que tout le ciel est blanc d’une voie lactée !… Maintenant, il ruisselle du sang héroïque des géants… Oh ! il est pavoisé de pourpre, il est comme un vaste tapis de violettes… Non, non, il est plus vert que l’océan par un soir printanier… Que c’est beau, et que je suis heureuse ! »

Ses paupières battaient, ses yeux éblouis cherchaient les miens pour y surprendre le reflet de sa joie. Je riais comme elle, je riais de son rire. En vérité, nous avions l’âme de deux enfants.

… Mais, lorsque la dernière fusée s’éteignit,