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— Vous êtes, » lui dis-je, « une princesse qui chante et joue, solitaire, avec son collier d’opales. En attendant le prince inconnu, elle s’endort toutes les nuits aux sons d’une harmonie invisible que font naître autour d’elle ses petites sœurs, les fées ! »

Dagmar, égrenant ses opales, attisait capricieusement leurs flammes indécises.

« Les opales… » murmura-t-elle. « Oh ! oui, je les aime. J’aime aussi les turquoises rondes. »

Elle sourit de son joli sourire d’enfant perverse.

Je lui dis encore :

« Vous avez dû écouter ingénument d’innombrables aveux, — des aveux chuchotés vers le crépuscule, murmurés par des soirs comme celui-ci, ou sanglotés dans les ténèbres.

— J’ai eu beaucoup d’amoureux, oui.

— Et des amoureuses aussi, Dagmar. Car je vous ai entendue chanter :