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Lorsque tu auras compris quelle erreur nous sépare, reviens auprès de moi…

… Toute la nuit, j’attendis fiévreusement l’approche de l’aurore. Elle vint enfin, laide et solennelle comme une nativité, et semblant redouter la vie inconnue. Mais que m’importait la tristesse de l’aube ? N’avais-je point en moi l’espérance ?

Je n’osai m’avouer à moi-même la joie incertaine qui me ravissait, dans la crainte de la voir s’évanouir. Je n’osai aller vers la maison de Dagmar, et ce ne fut point avant le couchant que je trouvai le courage de frapper à sa porte.

Elle était debout sur le perron, les yeux hypnotisés par le ciel somptueux.

« Voyez ces nuages, » s’écria-t-elle. « Ils sont pareils à des rois très pieux et très puissants, qui apportent des vases d’or et des ciboires ornés de pierreries afin de parer les autels.