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Elle reprit :

« J’adore les contes de fées… Quand j’étais petite, mon cheval de bois m’enlevait, coursier fabuleux, vers les lointains où les elfes jouent au clair de lune. J’ai gardé l’âme d’une enfant qui s’étonne des fantastiques récits qu’on lui récite par les longs soirs d’hiver.

— Vous êtes charmante, Dagmar. Je viendrai vous voir avec grand plaisir… S’il est vrai que chaque être trouve son image dans le règne animal, vous ressemblez à un colibri.

— Et Lorély, à quoi ressemblait-elle ? » demanda la petite curieuse, les yeux brillants.

« À un cygne sauvage. »

Une tristesse lourde ceignit mon front, ainsi qu’un bandeau de ténèbres.

« Combien d’êtres avez-vous aimés sur la terre ? » dit la petite poétesse, afin de détourner le cours de mes imaginations.

« J’ai aimé d’amitié, et ma sœur très