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m’apportent les pensées nocturnes, si différentes des pensées du jour, et la perception très nette des présences invisibles… Ione revient parfois pendant les silences des minuits. Sa robe florentine, sa robe de velours rouge sombre, semble un reflet de couchant au fond des ténèbres. Elle regarde ses mains pâles. Elle avait de si belles et si douces mains, des mains de sœur et de consolatrice… Mais ses yeux sont toujours baissés, et jamais elle ne murmure une parole.

— Ne pensez plus aux mortes. Let the dead bury their dead.

— C’est que je suis plus près des morts que des vivants, Dagmar… Que j’aime votre nom de fille du Nord ! un nom plus vigoureux que la brise marine, un nom frais et joyeux à votre ressemblance. Les noms de femmes sont parfois étrangement évocateurs… »

Dagmar ne m’écoutait point.