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colombes. J’attendis la venue de cette forme que les fumées d’eau précédaient…

Un nénuphar clos s’épanouit, comme par miracle. La forme voilée s’avança… En d’inexprimables affres d’extase, en une radieuse douleur, je reconnus Ione…

Je m’agenouillai… Et, prière ou sanglot, mon âme s’exhala vers la Ressuscitée.

Les paroles expirèrent sur mes lèvres. Mais des larmes jaillirent de mon cœur et ruisselèrent intarissablement.

« Ione… » murmurai-je, « ma chère Ione… ma douce Ione… ma pauvre bien-aimée… »

Quelque chose au fond de moi m’avertissait de l’irréalité d’un si douloureux bonheur.

« Cette joie est illusoire. Cette joie ne durera point… »

Ione me considérait pourtant, de ses yeux tristes et tendres… Ah ! les mêmes yeux qu’autrefois ! Ah ! le même regard !…