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les pays, écoutaient en des attitudes d’extase. Elles écoutaient de leurs prunelles, elles écoutaient de tout leur corps penché…

Mais, à mon approche, comme si j’eusse interrompu un concert aérien, les musiciennes et les auditrices se levèrent brusquement, avec des gestes et des regards de courroux. Toutes se levèrent, toutes s’enfuirent… Les traînes bruissaient sur l’herbe, vertes, orangées, violettes.

Je suivis des yeux les fugitives. Elles se dispersèrent dans la brume suspendue à l’extrémité du champ, telle une vaste toile d’araignée…

Je me retrouvai solitaire… Quelques instants égrenèrent leurs grains de sable… Une forme voilée émergea soudain de la brume lointaine.

Une paix inexplicable, un incompréhensible bonheur, planèrent sur moi, ainsi que deux