À distance, je pris la même route qu’elles…
Les deux inconnues marchaient d’un pas mesuré, comme en l’accomplissement d’un rite auguste. Elles marchaient, droites et sacerdotales, le long du fleuve.
Le champ paraissait infini. Il s’étendait, monotone, il reculait toujours comme l’espace lui-même.
Les inconnues joignirent un groupe de musiciennes. Quelques-unes, aux parures égyptiaques, étaient assises, rigides à l’égal d’Isis. Un kinnor se taisait entre leurs doigts. D’autres, aux blancs péplos, veillaient auprès de leur lyre endormie. D’autres encore se penchaient sur des luths. Une femme à la robe hiératique était assise devant un orgue.
Tous ces instruments étaient muets. Aucun son ne troublait l’air immobile. Et, pourtant, rangées autour des musiciennes, de jeunes femmes, aux robes de tous les siècles et de tous