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tient à tous. Elle est la prostituée sans grâce que la foule possède. De l’avoir connue, il me reste une lassitude où se mêle un dégoût…

Lorély ! elle a de divins sourires d’âme et des larmes inespérées. Mais elle a surtout des cruautés implacables. Je veux l’aimer comme on aime une morte. Je veux ne plus songer qu’à l’incomparable qui est en elle, à la tristesse de quelques heures attendries.

Elle fut mon premier amour, voyez-vous ; je n’ai jamais aimé qu’elle. Je crois que je ne pourrai jamais aimer une autre femme de cette même passion furieuse et farouche.

Je ne sais point l’oublier aux heures où je veux me distraire de cette idée fixe. J’ai fait une cour discrète à une Espagnole aux pieds d’infante. Mais ce n’est là qu’un jeu sans importance, un simple thème de conversation sur lequel il est plus agréable de broder que sur le thème trop usé de la pluie et du beau temps. Cela ressemble