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Je sentis sur mon visage l’air froid d’un caveau mortuaire. J’étais debout au milieu de quatre cercueils. Le plus grand était un cercueil d’homme. Il avait je ne sais quoi de massif et d’imposant. Je compris que c’était là le cercueil d’un homme de marque, d’un maître de l’heure… Des fleurs sans poésie s’y étalaient en larges taches sombres : des immortelles, de lourdes pensées aux pétales de velours pourpre.

Auprès de cette masse, s’atténuait et s’amincissait un cercueil embryonnaire, un cercueil de larve, que baignait le crépuscule des limbes. Des couronnes incolores, à la senteur très faible, s’y fanaient avec simplicité. Ce cercueil d’enfant était tragique et nul, comme tout ce qui aurait pu être.

D’affreuses verroteries funéraires recouvraient un cercueil ratatiné, dont le bois était sillonné de nombreuses rides, pareilles à des toiles d’araignée. Ces hideuses couronnes de