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doutes d’autrefois. Elle ne pouvait pas vivre… Elle gardait en elle une âme avide d’éternité, et que jamais ne contenteraient les pauvres tendresses mortelles, les tendresses brèves, les tendresses incertaines.

Dans un élan de pitié fraternelle, je lui dis :

« Puisses-tu atteindre bientôt à la mort que tu rêves ! »

… Ione possédait enfin la foi. Et la foi éclairait le rude chemin qu’elle suivait en trébuchant. Mais la clarté la plus éclatante ne saurait triompher de l’accablement qui brise les membres, ni de l’ennui sur la route monotone…

« Crois-tu aux miracles ? » interrogea Ione.

« Je crois à tout ce qui n’est point réel.

— Et crois-tu aux visions ? » interrogea-t-elle de nouveau. « Je parle des visions intérieures. »

Aussitôt, elle s’aperçut que je ne la comprenais point, et reprit :

« Je pense que la Très-Sainte Vierge et le