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Au-dessus de l’eau morte et des nénuphars, tourbillonnaient deux éphémères dont les ailes irisées scintillaient au soleil couchant. Jamais aucune nacre, jamais nul arc-en-ciel, n’égalèrent le changeant éclat de ces ailes.

Je considérai les éphémères avec un émerveillement triste, sachant que leur fin d’amour était proche. Mais, s’élevant plus haut encore, je les vis resplendir, incomparables…

Peu à peu, ces éphémères grandirent étrangement. Leur lumière s’augmenta. Et c’étaient deux femmes qui s’étreignaient, éperdues. Elles s’élevaient au-dessus du silence et du néant, et, avant de disparaître, elles unissaient leurs lèvres fébriles en un vain baiser d’amour…