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« La douleur d’amitié est plus amère que la douleur d’amour.

« Certains êtres aiment l’amitié, comme d’autres aiment l’amour. Ils souffrent par l’amitié, comme d’autres par l’amour. Ils n’ont dans leur existence, qu’une seule amitié, comme d’autres n’ont qu’un seul amour. C’est à l’heure où l’amitié leur échappe qu’ils désespèrent finalement.

« Et c’est lorsqu’ils désespèrent finalement qu’ils rencontrent le bonheur.

« Car le bonheur est pareil à la magnificence des ruines…

« Crains le sommeil, puisqu’il apporte les songes lourds d’effroi, et qui font bénir le réveil, le gris réveil lui-même.

« Mais ne crains pas la mort.

« Car les morts, couchés sur un lit de violettes, ne s’attristent plus des rêves que l’existence n’a point réalisés, ni des parfums évanouis, ni des musiques qui se sont tues…