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courais jusqu’au village le plus proche, en proclamant le lever de la lune. Et tous ceux à qui j’annonçais la grande nouvelle regardaient le ciel et se réjouissaient de voir à l’horizon la lueur d’ambre qui précède la lune… »

Une jeune fille au désirable sourire d’amoureuse entra et s’assit aux pieds de Lorély. De ses regards levés, de ses lèvres entr’ouvertes, de tout son être offert et suppliant, elle l’adorait.

« Qui est cette jeune fille ? » demandai-je.

« Je ne sais rien de Nedda, sinon qu’elle est très éprise de Lorély, » répondit-on.

« Nedda ! » musai-je. « Le beau nom enfantin et barbare ! »

Je m’approchai de Lorély et de Nedda, sans qu’elles se fussent aperçues de ma présence.

Nedda murmurait à Lorély :

« Je ne me guérirai jamais de toi. »