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« Je partirai…

— Ô Doriane qui m’êtes devenue si cruellement chère ! où donc irez-vous ?

— J’irai vers les espaces. Je chercherai des sites où il n’y aura ni fleurs, ni verdures, ni bruits d’eau, ni voix de femmes… La mer m’emportera loin de ce que je regrette, tout en le fuyant. Elle me bercera de ses vagues, m’apaisera de ses calmes stellaires. Peut-être irai-je vers le désert parsemé de mirages. Peut-être encore irai-je vers les plaines aux neiges infinies.

— Ne reviendrez-vous jamais parmi nous, Doriane ?

— Je reviendrai, lorsque j’aurai oublié. »

Elle se tut, et reprit, sur un mode mineur :

« Vous aimez Lorély. Vous savez, comme moi, que les chagrins infligés par elle sont inguérissables.

— Je le sais, Doriane.