ne fût-ce que pour quelques heures ! Je souriais presque à la folie de cette pensée. La trop suave image se dressait au fond du soir. Je revoyais, en un décor de souvenir, les cruels cheveux blonds et les cruels yeux bleus qui me rendaient si faible et si lâche…
Je voulus refuser affectueusement l’offre amicale, mais je vis dans les prunelles d’Ione une supplication… Et je n’osai formuler la phrase définitive.
« Plus tard, » répondis-je, « je viendrai plus tard, Ione… »
Je n’osai regarder mon amie. Il se fit entre nous deux un silence qui semblait s’étendre jusqu’à l’éternité.
« Tu me promets de venir ? » dit enfin la pâle Ione. « Tu me promets de venir plus tard ? »
Je mentis résolument.
« Je te le promets, chère.
— Pèse bien tes paroles. Il y a parfois une