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« Tu n’as point trouvé le bonheur… »

J’essayai de sourire.

« Non, certes ! J’ai l’âme si divinement malheureuse que, pour rien au monde, je ne voudrais me consoler. »

Ione soupira longuement.

« Et, pourtant, j’ai une prière à t’adresser… Je me sens un peu malade et surtout très lasse… J’irai bientôt me reposer dans le bienfaisant Midi. Là-bas, il y a des sapins fleuris de roses, des glycines qui retombent jusqu’à terre, des oliviers de la couleur d’une vague au crépuscule… Dans les montagnes, l’herbe est bleue de violettes. Des lits d’algues empourprent la mer. Le soleil y est si puissant qu’il dissipe tous les maux. Viens là-bas… Je te guérirai, je serai, comme autrefois, ta consolatrice. Viens là-bas… »

Je crus que toutes les étoiles s’éteignaient à la fois dans une nuit misérable. Quitter Lorély,