contemples et tu l’écoutes encore par la pensée. Tu n’es plus qu’une ombre errante, tu n’es plus que le reflet et l’écho de Vally. »
J’eus un long frisson étonné. Jamais elle ne m’avait parlé aussi ouvertement de mon douloureux amour.
« Tu n’as pas trouvé le bonheur. »
J’essayai de sourire.
« Non certes ! J’ai l’âme si divinement malheureuse que, pour rien au monde, je ne voudrais me consoler. »
Ione soupira longuement.
« Et pourtant j’ai une prière à t’adresser. Je suis un peu malade et surtout très lasse.
— Lasse de trop penser, Ione, » interrompis-je. « Oh je t’en supplie, aime, agis, pleure, vis désespérément, mais ne pense plus avec cette épouvantable fixité ! »
Elle continua, sans m’écouter, sans presque m’entendre :
« Je vais me reposer un peu, dans le bienfaisant Midi. Là-bas, il y a des sapins fleuris de roses blanches, et des glycines mauves qui re-