Quelqu’un doit assurément t’attendre dans les tombeaux…
San Giovanni écoula pieusement l’écho fugitif d’un accord expiré.
« Ce que la musique a de plus beau, » dit-elle, « c’est la pause au milieu du rythme ou le silence qui suit la dernière note tremblée… »
Elle considéra les touches du clavier, mystérieuses.
« Tout le charme de la mélodie est dans le jeu de la main gauche. Ah ! cette douceur grave, cet inexprimable sanglot de la clef de fa !
— Vous êtes une fervente des sons, San Giovanni, » constatai-je.
Elle acquiesça.
« Que j’aime cette vision religieuse qui promet aux béatitudes futures une Éternelle Musique ! Je voudrais, à l’égal des Élus, n’être qu’un souffle chantant exhalé dans l’espace !… »
Elle reprit, sur un ton voluptueux :
« La musique !… Quel prestige et quelle magie !… J’ai essayé de rendre ce sentiment