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UNE FEMME M’APPARUT…

question d’ennui ou de nerfs et n’a ni importance ni durée.

— Et une heure après, Vally, tu me chassais de ta présence avec de dures paroles : Je ne l’aime pas… tu m’excèdes… tu es l’ombre sur mon chemin de lys et de clair de lune.

— Qu’as-tu fait de ton pâle Avril ? » soupira Vally. « J’ai dans l’âme tout un héritage de printemps… Ouvre-moi de nouveau tes bras et ton cœur. Je ne réveillerai en toi aucune angoisse. Je ne t’apporterai aucun vestige d’un jadis qui n’est pas le nôtre. Comme celles qui entrent pieusement dans un temple, j’entrerai dans ton cœur et, si j’y trouve une joie qui se fane d’être déjà vieille, je la remplacerai par une joie fraîchement déclose. J’ai l’âme pleine de fleurs, lorsque je songe au grand Possible qui contient tous les espoirs…

— Je ne puis te donner le bonheur, Vally. Tu t’inclines vers moi parce que je t’échappe comme à un danger, parce que je te fuis comme un péril. Je t’ai trop aimée pour ne pas te craindre éternellement. J’avais perdu l’espoir