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UNE FEMME M’APPARUT…


Sans révolte, j’attends le crépuscule neutre,
Sable gris où le pas se veloute et se feutre.

Plus rouge que le vin aux Noces de Cana,
Voici venir le soir qui me rasséréna

Jadis, et qui versa ses ors de soufre et d’ocre
Sur mon esprit flottant et mon cœur médiocre.


La voix exquisement artificielle de Vally modulait ces vers attristés que San Giovanni lui avait dédiés jadis.

J’entrai. Mes vêtements de deuil mettaient une note sombre parmi les couleurs jeunes.

L’auditoire attentif de ma Loreley la contemplait en toute ferveur et l’acclamait frénétiquement. Le Prostitué se faisait surtout remarquer par l’excès de son admiration.

Vally, Madone perverse des chapelles profanes, respirait avec une douceur lointaine l’encens de ses fidèles.

J’ai la haine et l’horreur des écrivains et de tous ceux qui participent, directement ou indirectement, à la débauche d’imprimerie, déshon-