Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/122

Cette page a été validée par deux contributeurs.
124
UNE FEMME M’APPARUT…

fleurs agonisantes se mêlait à je ne sais quelle odeur fade, qui m’épouvantait. Par intervalles, le bois des cercueils craquait dans le silence, une rose s’effeuillait, avec un bruit très doux.

Lorsque je remontai jusqu’à la lumière, tout ce que je vis me parut incompréhensible et nouveau. J’étais plus semblable aux morts qu’aux vivants. Les voix me surprenaient par leurs sonorités étranges, le bruit des voitures dans les rues m’étonnait, la vue des êtres me frappait de stupeur.

Un jour, on vint m’annoncer que la cérémonie funèbre aurait lieu le lendemain.

Dans un brouillard de larmes, je me souviens de la froide église, et de la foule apitoyée, et de quelques profondes douleurs. Je revois le catafalque blanc et les fleurs virginales. J’évoque aussi le froid clergyman britannique et le froid service anglican… Malgré la conversion d’Ione à la croyance catholique, ses parents avaient imposé leur volonté dans le choix des cérémonies protestantes.

Le cri de résurrection et d’éternité sonnait