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POUR L’UNE, EN SONGEANT À L’AUTRE


Maintes et maintes fois, relisant votre face,
Je vous admire, ainsi qu’un poème éternel…
Vous êtes évidente à la façon du ciel,
Gloire de votre terre et fleur de votre race…

Oui, vous êtes pareille, avec la cruauté
De vos regards d’azur, de vos hanches profondes,
À celle qui posa ses pieds nus sur les ondes,
Et je célèbre en vous l’implacable beauté.

Vous êtes despotique, invincible, éternelle,
Et vos caprices ont l’autorité du vent.
Jamais nul ne dira trop haut ni trop souvent,
Elle est belle… Car vous êtes belle, très belle…

Vous êtes vous, enfin. Pourquoi faut-il alors
Ô parfaite ! qu’auprès de vous je me souvienne
D’un visage lointain et d’une image ancienne.
Et de pâles cheveux sans rayons et sans ors ?