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GLAS


Moi, j’ai vécu les yeux aveuglément ouverts
Dans l’incompréhensible et terrible univers.

J’ai porté la douleur des autres et la mienne,
J’ai revêtu le deuil et chanté l’antienne,

Je fus humiliée à la face des cieux,
J’ai vu m’abandonner ce que j’aimais le mieux,

Et j’ai vu m’échapper l’amour comme la gloire.
Tout s’accomplit enfin… Sonne, ô mon heure noire !

Sonne, dans un ciel gris et dans un vent mauvais,
Et proclame d’en haut que j’ai trouvé la paix.