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SILLAGES


Et je dis mes adieux aux choses familières,
Aux doux prés, aux maisons, à leurs bonnes lumières.

Je m’en vais sans pleurer, pour ne plus revenir.
Mais j’emporte en mon cœur un profond souvenir…

Dans le fond ténébreux et triste de mon âme
S’éclaire avec douceur un visage de femme.


II

SUR LE MODE MINEUR


… J’ai vu trop d’océans. J’ai trop vu de pays.
Le regard s’éteint presque en mes yeux éblouis,

Et, lasse, comme après une besogne ardue,
Je retournerai vers celle que j’ai perdue.

Elle lira mes yeux et saura qui je suis
Et nous nous souviendrons de nos plus belles nuits…