Page:Vivien - Sillages, 1908.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.
61
REGARD EN ARRIÈRE


Parmi le peuple, hier encor je contemplais
D’un regard ébahi le fronton des palais.

Je n’aime maintenant que les grandes ruines
Où tardent, en pleurant, les présences divines.

Je me tais, je m’enfuis et d’un geste lassé
Je drape sur mon cœur la pourpre du passé.

Qu’un hasard guide enfin mon désespoir tranquille
Vers l’eau d’une oasis ou les berges d’une île,

Où je puisse dormir, mon voyage accompli,
Dans la sécurité profonde de l’oubli.