Page:Vivien - Sillages, 1908.djvu/43

Cette page a été validée par deux contributeurs.
47
DANS UN VERGER



Scène III


(Psappha entre. Elle est voilée de voiles noirs très épais.)


Psappha

L’Érôs a brisé mon âme, comme un vent
Des montagnes tord et brise les grands chênes.

Eranna

Ton cœur n’a point pitié des maux que tu déchaînes !
Érôs, être fatal, amer et décevant !

Le Chœur

Érôs, suprême Érôs !

Eranna

Éros, suprême Éros ! De vos lèvres amères,
Amantes, célébrez le tisseur de chimères !
Je maudis ta douceur, Érôs cruel et beau !

Le Chœur

Érôs !

Eranna

Érôs ! Soudain un feu subtil court sur ma peau,
Je voudrais te louer, mais ma langue est brisée.