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DANS UN VERGER

Que celle qui chanta votre aimable pâleur,
Votre forme pareille aux lys d’or, ô très belles !
Ayant connu le lit d’azur des Immortelles
Le quitta pour l’amour de vos bouches en fleur,
Qu’elle chanta ses chants pareils à la colère
Du vent sur la montagne en l’espoir de vous plaire.
(Se tournant vers Damophyla :)
Damophyla, dis à celle qui vient vers nous
Apportant le salut de sa ville avec elle,
Que ton chant, composé sur le divin modèle,
Honora l’Artémis aux traits cruels et doux,
Et que tu célébras ses flèches sur les berges,
L’ombre de ses forêts, le beau chœur de ses vierges,
Toi-même étant promise à la virginité.

Damophyla

Salut !

l’Étrangère

Salut ! Réjouis-toi jusqu’à l’éternité,
Ô gracieuse, et que ton doux nom soit chanté !
Que ta gloire traverse, à la nage, l’espace
Du Fleuve, traversant le vaste flot des morts !
Car toujours tu gardas le souci des accords,
Des choses nobles et belles, et de ta race.
(Se tournant vers le chœur :)
Vierges, grâce à l’Érôs et grâce aux beaux travaux
Que fit pour vous Psappha, vous êtes glorieuses.