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DANS UN VERGER


Eranna

Les mots que tu me dis sont bienveillants et doux…
(Avec une humilité altière :)
Le désir de Psappha me rendit glorieuse.
Quelqu’un, dans l’avenir, se souviendra de nous,
Je le crois…

l’Étrangère

Je le crois… Réjouis ton cher cœur d’orgueilleuse !
Car ton nom sera grand dans l’avenir lointain,
Puisque tu t’es mêlée aux chœurs blonds des Piérides.
Tu joignis au laurier le fenouil et le thym
Et doux est ton labeur, ô vierge aux yeux limpides !
Ce très noble labeur, noblement accompli !
Le sort des chants obscurs entassés dans l’oubli
N’est pas le tien. Salut !

Eranna

N’est pas le tien. Salut ! Si je suis éternelle,
Si mon laurier naissant grandit et triompha,
C’est qu’il fleurit à l’ombre illustre de Psappha
Et mon éternité splendide me vient d’elle.
Mais, vous toutes sur qui tomba son beau regard,
Dites à l’étrangère, ô belles ! votre part
Dans la gloire de la Poétesse divine
Et vos beaux noms.