(Se levant et s’approchant de l’étrangère.)
Toi qui viens à travers les vignes de l’été,
Réjouis-toi de ta jeunesse et ta beauté !
Que la vierge de ton désir te soit clémente,
Et que, reconnaissant le rythme aux strictes lois,
Le sarbitos docile obéisse à tes doigts
Imprégnés de fenouil, de roses et de menthe.
(Avec un intérêt croissant :)
Tes voiles sont de pourpre et tes parfums sont doux.
Vierge pareille aux fleurs, que cherches-tu de nous ?
Je porte le salut de ma ville natale
À Psappha de Lesbos, illustre par ses chants.
Salut ! Ici le cri strident de la cigale
S’adoucit, plus lointain, sous les rameaux penchants,
Et le repos est doux sur une couche molle.
Nos chœurs alterneront le chant et la parole
Pour te plaire et la brise est plus aimable ici.
Il n’est rien de plus doux que l’eau fraîche. Voici
L’eau de la source pure au flanc de la montagne.
Je t’apporte un rayon de miel, ô ma compagne !
Plus frais que le nectar et plus doré que l’or.