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DEVANT LE COUCHANT


Ma douleur m’apparaît très lourde et très légère.
Oubliez-moi qui suis une âme passagère.

Je suis venue ici, je ne sais pas pourquoi,
Et j’ai vu des passants se détourner de moi.

Sans vous comprendre et sans que vous m’ayez comprise,
J’ai passé parmi vous, noire dans l’ombre grise.

Sans hâte et sans effroi, je rentre dans la nuit…
Avec tout ce qui glisse, avec tout ce qui fuit.

Je pars comme on retourne, allégée et ravie
De pardonner enfin à l’amour et la vie.