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Dans l’Hadès lointain où dort Perséphoné,
Les vierges sans vœux, ses compagnes fidèles,
Cueillent tristement les pâles asphodèles
Au rire fané.

Ayant contemplé la mort des hyacinthes
Dont la pourpre fraîche assombrit d’un regret
La montagne, j’erre et je pleure en secret
Sur les fleurs éteintes.

Et j’appelle en vain le rythme de ta voix,
Eranna, tes yeux, Gurinnô triste et tendre,
Tes lèvres, Atthis, tes seins, Gorgô, la cendre
Des nuits d’autrefois.

Autour du foyer et de l’essor des flammes
Le Soir a versé le repos comme un vin.
Ah ! que ne peut-il, apaisant et divin,
Réunir les âmes ?