Page:Vivien - Sapho, 1903.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

odes, la raille amèrement. « Une faveur publique, » dit-elle, en parlant de l’hétaïre égyptienne.

Une inscription sur un marbre de Parôs nous apprend que, pendant le règne d’Aristoclès à Athènes, Psappha s’enfuit de Mytilène et se réfugia en Sicile. Nous ignorons la cause de son exil. Ce ne fut assurément point la poursuite de Phaon, comme l’assurent certains auteurs, qui détermina la Tisseuse de violettes à quitter les musiques et les sourires de Mytilène. Car Phaon n’est qu’un mythe créé par quelques écrivains d’après la tradition populaire.

Phaon, suivant la légende, était un passeur de bac fort honoré par les habitants de l’île pour son intégrité. « La Déesse, » (comme disaient les Lesbiens en parlant de l’Aphrodita), ayant revêtu l’aspect d’une vieille mendiante, pria Phaon de la transporter sans payer l’obole. Il acquiesça immédiatement à sa demande, et l’Immortelle le récompensa par une jeunesse et une grâce renouvelées. « Ce Phaon, ajoute Phalacphatos, fut chanté par l’amoureuse Psappha. » Cette erreur grossière a