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Cet hommage lyrique fut, d’ailleurs, peu favorablement reçu de celle à qui il fut adressé. Psappha répondit :

« Si tu avais eu le désir des choses nobles et belles, et si ta langue n’avait proféré une phrase vile, la honte n’aurait point fait baisser tes yeux, mais tu aurais parlé selon la justice. »

… L’Aède de Lesbôs dut naître vers 610 avant Jésus-Christ. Hérodote nous apprend que son père se nommait Skamandronymos et sa mère Kléis. Elle eut deux frères, Larichos et Charaxos. Larichos étant l’échanson en titre des cérémonies publiques de Mytilène, et ce privilège étant réservé aux éphèbes de noble naissance, on en conclut que Psappha devait appartenir à l’opulente aristocratie de la ville. Charaxos, étant allé vendre en Égypte le vin célèbre de Lesbôs, s’éprit d’une esclave de Naucratis, Doricha, surnommée par ses amants Rhodopis. Il la libéra au prix d’un trésor et dissipa avec elle ses richesses. Elle devint ainsi l’illustre courtisane aux joues roses. Psappha, dans une de ses