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Tu jettes le trouble aux espaces sereins,
Le Désir renaît aux yeux las des Amantes,
Il meurtrit leurs flancs, il ravage leurs seins,
Leurs lèvres brûlantes.

Verse tes lueurs sur l’ombre des baisers…
Par les longs étés, l’âme de Mytilène
Exhale vers toi ses cris inapaisés,
Sa fervente haleine.

Dans la pourpre et l’or sombres du firmament,
Écoute la mer amoureuse et stérile
Qui, le soir, endort de son gémissement
La langueur de l’Ile.