Page:Vivien - Poèmes, 1909.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
76
LES KITHARÈDES


Se peut-il que l’Hadès aveugle te possède,
Toi dont les yeux riaient du rire des bluets
Et des blés mûrs ?… Ô toi qui fus la Kitharède,
Dors-tu parmi les morts et leurs paktis muets ?

Les champs, que le soleil d’été martèle et frappe,
Te virent cependant, dans ta jeune beauté,
Dénouer tes cheveux où saignait une grappe,
Et célébrer la vigne où s’empourpre l’été !

Un souffle olympien soulevait ta poitrine,
Tu chantais, et l’ardeur de ton vers étonna
La Parthène rigide et chryséléphantine…
En vérité, dors-tu, toi qui fus Korinna ?