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LA VÉNUS DES AVEUGLES


Je n’ai point trahi l’invariable amour.
Mon cœur identique et mon âme pareille
Savent retrouver, dans le baiser d’un jour,
Celui de la veille.

Et j’étreins Atthîs sur les seins de Dika.
J’appelle en pleurant, sur le seuil de sa porte,
L’ombre, que longtemps ma douleur invoqua,
De Timas la morte.

Pour l’Aphrodita j’ai dédaigné l’Erôs
Et je n’ai de joie et d’angoisse qu’en elle :
Je ne change point, ô vierges de Lesbôs,
Je suis éternelle.