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SILLAGES
Vienne le vent mauvais qui tuera ces jasmins
Qu’elle cueillit hier, en passant, de ses mains
Qui restaient pâles dans la pâleur des jasmins !
Voici que monte et que s’accroît le flot des herbes
Furieuses autant que les vagues acerbes…
Que monte la marée invincible des herbes !
Et que ce flot tenace étrangle les grands lys
Pareils à sa blancheur et qu’elle aimait jadis !
Que soit anéanti le dernierde ces lys !
Que le passant dénonce et détruise ces ronces,
Dont l’accueil est pareil aux plus rudes semonces,
En maudissant le mal infligé par ces ronces !
Jardin, pourquoi serais-tu beau, jeune et charmant,
Toi qui ne reçois plus mes pas fiévreux d’amant,
Et qui n’abrites plus son jeune corps charmant ?