Page:Vivien - Poèmes, 1909.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
113
LE PILORI


La place était publique et tous étaient venus,
Et les femmes jetaient des rires ingénus.

Ils se lançaient des fruits avec des chansons folles,
Et le vent m’apportait le bruit de leurs paroles.

J’ai senti la colère et l’horreur m’envahir.
Silencieusement, j’appris a les haïr.

Les insultes cinglaient, comme des fouets d’ortie.
Lorsqu’ils m’ont détachée enfin, je suis partie.

Je suis partie au gré des vents. Et depuis lors
Mon visage est pareil à la face des morts.