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ÉRANNA

Ode à la Force[1]


L’ode à la Force est assez généralement attribuée à Éranna, notamment par Grotius et Fabricius, Wolf et A. Scheneider. Mais quelques commentateurs, qui interprètent Ῥώμη dans le sens de la ville de Rome, lui assignent pour auteur la poétesse Mélinno. Nous croyons, pour notre part, que l’ode est bien adressée à la Force Morale, ainsi que semble le démontrer l’invocation du début, qui s’applique mal à une ville :

« Reine sage qui habites sur la terre un Olympe auguste, toujours intact. »

Le caractère du style et des idées ne semble pas apporter de très fortes preuves en faveur de l’attribution à Éranna.

ᾨδὴ εἰς Ῥώμην.
χαῖρέ μοι Ῥώμα θυγάτηρ Ἄρηος
χρυσεομίτρα, δαΐφρων ἄνασσα,
σεμνὸν ἂ ναίεις ἐπὶ γᾶς ὄλυμπον,
ἀιὲν ἄθραυστον.

σοὶ μόνᾳ πρεσβίστα δέδωκε Μοῖρα
κῦδος ἀῤῥήκτω βασιλῇον ἀρχᾶς,
ὄφρα κοιρανῇον ἔχοισα κάρτος
ἀγεμονεύης.

σᾶ δ' ὑπὸ σδεύγλᾳ κρατερῶν λεπάδνων,
στέρνα γαίας καὶ πολιᾶς θαλάσσας
σφίγγεται ·σὺ δ' ἀσφαλέως κυβερνᾷς
ἄστεα λαῶν.

  1. Force d’âme, constance.