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ÉRANNA

(612 av. J.-C.)



La plus divinement inspirée des Kitharèdes, et la seule qui se soit égalée à Psappha, est Éranna de Télos. Son délicat souvenir a le charme d’un parfum. Elle passe en souriant. Elle obsède, comme une nostalgie.

Perséphoné la reçut dans l’azur de son lit nuptial, lorsque brillait la promesse lumineuse de ses dix-neuf ans. Et cette enfant laissait des strophes que les Anciens ne craignirent point de comparer aux chants d’Homère. Ses poèmes sont engloutis dans la houle des siècles. Il ne nous reste d’elle que de rares lignes inachevées. Mais