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TÉLÉSILLA

giens,… marchait vers la ville, une passion et une audace divines s’emparèrent des femmes jeunes et les portèrent à repousser les ennemis pour la défense de leur patrie. Sous la conduite de Télésilla, elles prennent les armes, et, se tenant le long de l’enceinte, garnissent en cercle les remparts, frappant d’étonnement les ennemis. Le second roi Démaratos (à ce que dit Socrate[1]), qui avait pénétré dans les murs et occupait le Pamphyliaque, fut chassé par elles : et, la ville ainsi sauvée, on ensevelit sur la route de l’Argolide celles des femmes qui étaient tombées dans le combat, et celles qui avaient survécu obtinrent, comme souvenir de leur vaillance, de sacrifier à Ényalios[2]. Quelques-uns assurent que le combat eut lieu le septième jour du mois et les autres à la nouvelle lune du mois qui est maintenant le quatrième, et qui, autrefois, s’appelait Hermaios chez les Argiens. Ce jour-là, jusqu’aujourd’hui encore, on célèbre les Hybristiques. On y revêt les femmes de tuniques et de chlamydes d’hommes, les hommes de péplos et de voiles de femmes. Et, pour remédier au petit nombre des hommes, ils unirent les femmes, non aux esclaves (comme le raconte Hérodote), mais aux plus nobles des environs, qu’ils firent citoyens d’Argos. Et les femmes semblaient les dédaigner et les

  1. Peut-être Sosicrate ?
  2. Surnom d’Arès.